Le Christ Roy de France, la dernière solution

 Christ Roi de France Basilique Domremy

AVANT PROPOS

de Louis-Hubert REMY

Fondateur des Amis du Christ Roi de France

 

« Entrez par la porte étroite ; car la porte large et la voie spacieuse conduisent à la perdition, et nombreux sont ceux qui y passent ; car elle est étroite la porte et resserrée la voie qui conduit à la vie, et il en est peu qui la trouvent ! » (Matthieu, vii, 13-14).

 

À la mort, une sanction définitive pour chaque homme : une éternité de malheur ou une éternité de bonheur : LA DAMNATION OU LE CIEL.

 

Le salut éternel ne peut s’obtenir que :

— par la Foi Catholique (1) (et non par une foi œcuménique ou charismatique), et donc par tout ce qui est nécessaire à la vie de la Foi : l’enseignement, les sacrements (les vrais, donnés par la seule religion, la religion de la seule Église de Dieu, l’Église Catholique), la prière, toute la vie chrétienne.

Rappelons-nous au baptême :

— Que demandez-vous à l’Église de Dieu ?

— La Foi.

— Que vous procure la Foi.

— La vie éternelle.

— par la véritable charité (amour de Dieu plus que tout et du prochain, et non de l’humanité et de la nation) (2), appliquant « Si quelqu’un M’aime, il gardera Ma parole, et Mon Père l’aimera, et Nous viendrons à lui, et Nous ferons chez lui Notre demeure » Jean, XIV, 23) ;

— par l’état de grâce, et donc par le combat contre le péché, qui ne peut se faire que par une vie sacramentelle sérieuse, par des sacrements non douteux ;

— par quelques-unes des Sept œuvres de miséricorde temporelles (donner à manger à ceux qui ont faim ; donner à boire à ceux qui ont soif ; vêtir ceux qui sont nus ; accorder l’hospitalité ; visiter les malades ; visiter les prisonniers ; ensevelir les morts) et des Sept œuvres de miséricorde spirituelles (conseiller ceux qui doutent ; instruire les ignorants ; reprendre les pécheurs ; consoler les affligés ; pardonner les offenses ; supporter  avec patience ceux qui nous sont à charge ; prier Dieu pour les vivants et pour les morts).

— par l’utilisation des talents donnés par Dieu à chacun, pour le service de la chrétienté, d’où connaitre ses défauts pour les combattre, mais aussi ses talents pour les faire fructifier (malheur à ceux qui enterrent leurs talents : Matth. XXV, 14-30).

— par une vie de combat, étant jusqu’à notre mort dans l’Église militante.

 

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Toute la vie, nous sommes condamnés au combat, au bon combat. Jusqu’à la fin. Rappelons-nous saint Paul : « J’ai combattu le bon combat, j’ai achevé ma course, j’ai gardé la foi ; il ne me reste plus qu’à recevoir la couronne de justice, que me donnera en ce jour-là le Seigneur, le juste Juge, et non seulement à moi, mais à tous ceux qui auront aimé son avènement » (II Timo. IV, 7-8)

 

Dans l’épître aux Éphésiens (VI, 10-17), il nous précise comment combattre et surtout quel est le véritable ennemi : les puissances infernales :

10 Au reste, frères, fortifiez-vous dans le Seigneur et dans sa vertu toute-puissante.

11 Revêtez-vous de l’armure de Dieu, afin de pouvoir résister aux embûches du diable.

12 Car nous n’avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les princes, contre les puissances, contre les dominateurs de ce monde de ténèbres, contre les esprits mauvais répandus dans l’air.

13 C’est pourquoi prenez l’armure de Dieu, afin de pouvoir résister au jour mauvais, et après avoir tout surmonté, rester debout.

14 Soyez donc fermes, les reins ceints de la vérité, revêtus de la cuirasse de justice,

15 et les sandales aux pieds, prêts à annoncer l’Évangile de paix.

16 Et surtout, prenez le bouclier de la foi, par lequel vous pourrez éteindre tous les traits enflammés du Malin.

17 Prenez aussi le casque du salut, et le glaive de l’Esprit, qui est la parole de Dieu.

 

Ces ennemis, les puissances infernales, vont nous attaquer sur deux fronts :

  • d’une manière individuelle par la triple concupiscence, « la concupiscence de la chair, la concupiscence des yeux, et l’orgueil de la vie » (I Jean, II, 16),
  • mais surtout d’une manière bien plus redoutable, par l’erreur socialisée : fausses religions, faux systèmes politiques, fausses philosophies, faux ordres sociaux, fausses paix, fausses éducations, etc.

 

Quand, dans un pays, l’Adversaire a réussi à imposer une vie sociale où règne l’erreur (exemple : par une fausse religion ou par un système politique dominé par l’erreur), la vie chrétienne devient héroïque. Tous (3) les pays qui sont tombés ainsi, n’ont jamais pu faire marche arrière …et le nombre de vrais chrétiens, dans ces pays, a alors toujours été infime.

 

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Plusieurs esprits nous inspirent dans tous nos actes, Trois bons : le Saint-Esprit, notre ange gardien, l’Église catholique ; mais aussi Deux mauvais : le monde et le démon (qui ont les mêmes lettres). Pour chacun de nos actes, formé par nos ascendants, nos études, notre éducation, nos méditations, nos prières, il nous faudra écouter au mieux les bons et lutter contre les mauvais.

 

Depuis le jour de la Pentecôte, ils sont deux à vouloir régner et ils lutteront jusqu’à la fin du monde pour que leur règne arrive.

Observons l’histoire de la France, fille aînée de l’Église, pour mieux comprendre cette lutte incessante.

Statue de Saint Martin de Tours coupant son manteau en deux

Statue de Saint Martin de Tours coupant son manteau en deux.
Façade, Cathédrale Saint-Pierre (XIIe siècle), Angoulême, France.

Après l’évangélisation de la Gaule, venue directement des apôtres et de leurs successeurs, saint Martin, apôtre des Gaules, par de nombreux miracles (3660 églises à son nom) fut « le fondateur du christianisme national » (dom Guéranger, Année liturgique, au 11 novembre).

Statue de saint Remi baptisant Clovis Ier à côté de la basilique Saint-Remi de Reims

Baptême de Clovis 1er, roi des Francs, par St Rémi, représenté derrière la Basilique Saint Rémi à Reims (1896).

Saint Remy, après 25 ans de prières, obtint de Dieu un roi chrétien qu’il sacra, après avoir scellé le Pacte de Reims, entre Dieu et Clovis. De là dans toute la France se construisirent au cours des siècles 600.000 édifices religieux (Abbé Fuzier, Marie, Reine de France). Dans chacun une statue de la Très Sainte Vierge Marie, ce qui fit s’exclamer à Urbain II : Regnum Galliæ, Regnum Mariæ ! Autour de ces statues des milliers d’ex-voto (5) en remerciements des grâces obtenues. 1255 lieux de pèlerinage à Marie dans toute la France !

Ainsi put fonctionner une société chrétienne (5) qui, améliorée par Charlemagne et saint Louis, permit pendant 1300 ans (496-1792) de vivre normalement de la vie chrétienne, tout étant dirigé de manière à assurer le salut du plus grand nombre. À chaque génération de Rois, oints pas le sacre, ils prouvèrent qu’ils étaient bien le « choisi de Dieu » en guérissant les écrouelles. Le sacre protégeait le Roi de France de l’apostasie et de mourir à la guerre, ce qui fut vérifié pendant ces 1300 ans. Comme par le sacre des évêques (on l’appelait d’ailleurs « l’évêque du dehors ») il obtenait le don du discernement sur les hommes et les événements et le don de courage pour combattre les ennemis du nom chrétien (6).

Ainsi le fit Charles VII au lendemain de son sacre à Reims, le 17 juillet 1429 en présence de sainte Jeanne d’Arc, et ne le fit pas Henri VI, roi d’Angleterre et de France, au lendemain de son sacre à Notre-Dame de Paris, le 16 décembre 1431.

Jeanne d’Arc au Sacre de Charles VII à Reims

Jeanne d’Arc au Sacre de Charles VII à Reims

Sous le règne de Charles VII eût lieu l’événement le plus important de l’histoire de France et de la chrétienté.

C’était au lendemain de Patay où par une victoire encore plus éclatante qu’Orléans, Jehanne osa demander le royaume de France. Charles le lui donna. Jeanne devint Reine de France. Son règne fut bref, mais par le seul acte solennel qu’elle prit, acte qui ne pouvait qu’être inspiré de Dieu, elle lia éternellement la France au Christ.
La bataille de Patay

La bataille de Patay : Scène de combat d’un réalisme et d’une vigueur incomparables. Jeanne charge, son étendard à la main.

Jehanne dit à Charles :

  • « Sire, me promettez-vous de me donner ce que je vous demanderai ? »

Le Roi hésite, puis consent.

  • « Sire, donnez-moi votre royaume ».

Le Roi, stupéfait, hésite de nouveau ; mais, tenu par sa promesse et subjugué par l’ascendant surnaturel de la jeune fille :

  • « Jehanne, lui répondit-il, je vous donne mon royaume ».

Cela ne suffit pas : la Pucelle exige qu’un acte notarié en soit solennellement dressé et signé par les quatre secrétaires du Roi ; après quoi, voyant celui-ci tout interdit et embarrassé de ce qu’il avait fait :

  • « Voici le plus pauvre chevalier de France : il n’a plus rien ».

Puis aussitôt après, très grave et s’adressant aux secrétaires :

  • « Écrivez, dit-elle : Jehanne donne le royaume à Jésus-Christ ».

Et bientôt après :

  • « Jésus rend le royaume à Charles ».

 

Cet événement a pris un nom évocateur : La triple donation.

Laissons au R. P. Ayroles la conclusion à en tirer :

« Si Charles VII et ses successeurs avaient compris, ils auraient fait enchâsser le merveilleux parchemin dans l’or et dans la soie ; ils l’auraient entouré de pierres précieuses car ils n’avaient pas dans leur trésor diamants comparables. Ils l’auraient relu et médité tous les jours. Non seulement ils seraient aujourd’hui sur le trône, mais l’univers serait dans les bras de Jésus-Christ et ce serait la France qui l’y aurait placé ».

 

Plusieurs fois l’Adversaire a tout fait pour détruire ce que l’on a appelé « la civilisation chrétienne ». C’est ainsi que par le Protestantisme, il arriva à régner dans de nombreux pays.

Pour la fille aînée de l’Église il lui fallut monter cette énorme conspiration que l’on appelle LA Révolution, qui n’est que mettre Jésus-Christ, hors-la-loi.

 

Bannière SAINT LOUIS

SAINT LOUIS

Saint Louis, le Roi modèle, nous a enseigné ce qu’est un gouvernant catholique en France.

Nous allons insister sur ce point car nous ne sortirons pas de nos malheurs tant que nous ne comprendrons pas le fonctionnement du système politique. Nous vivons dans l’illusion et le mensonge. Observons le réel.

 

Quand Dieu crée, car Il est le seul créateur, Il crée tout en un instant et définitivement.

Ayant été dans le passé professeur de mathématiques, j’enseignais à mes élèves que les mathématiques sont la plus grande preuve de l’existence de Dieu. Elles doivent être créées en un instant, car sans cela rien ne pourrait fonctionner. Elles doivent être créées définitivement. Enfin ses lois sont les mêmes en tous lieux et en tout temps.

Certes on découvre le chiffre zéro ou le chiffre π (pi) à un moment déterminé de l’histoire mais on ne crée pas ces chiffres, on les découvre, on découvre du créé.

À la question qui a créé les mathématiques ?, car il a bien fallu quelqu’un pour créer ce monde gigantesque, si rigoureux, si utile, indispensable même, il n’y a qu’une seule réponse.

Et à de fausses intelligences comme M. Michel Onfray, auteur d’un Traité d’athéologie, je pose la question : qui a créé et quand a été créé ce monde extraordinaire, inépuisable, illimité des mathématiques ? Répondez, M. Onfray !

 

De même la vie sociale est créée ; créée sur trois paramètres et cela définitivement : le gouvernant, la pyramide de commandement, les gouvernés (7).

 

Pyramide de gouvernemant de la civilisation Chrétienne

 

Le gouvernant gouverne. Seul. Entouré de conseillers, il décide et commande. Il fait les lois, il choisit les hommes, encourage les bons, sanctionne les mauvais ; il aime ses sujets, il se fait aimer d’eux ; il les protège et les conduit à la vie éternelle en créant des lois dans ce but, en défendant et soutenant les hommes d’Église et la religion chrétienne.

 

La pyramide de commandement, qui est l’élite, hier la noblesse, aujourd’hui les franc-maçons, est estimée à 1/1000 de la nation. Elle exécute, obéit, et sait que si elle déplait elle est remerciée. Dans tous les corps de la nation (justice, armée, finances, gendarmerie, diplomatie, santé, enseignement, constructions, beaux-arts, religion, etc… etc.) elle n’a aucune initiative ou presque, elle fait fonctionner la société.

Tout le monde, par le travail, la vertu, la valeur, peut devenir membre de cette élite. C’est le rôle du Roi de repérer et promouvoir ces hommes. Le sacre lui donne le don de discernement.

 

— Quant aux gouvernés ils ne font jamais de politique ; ils font leurs devoirs d’état, s’occupant des membres de leur famille, de leur métier, de leurs inférieurs, de leurs supérieurs.

Ils prient pour le Roi et sa famille. Combien de naissances miraculeuses d’un dauphin dues aux prières de toute la France !

Ils prient pour les succès en temps de guerre. Combien de victoires miraculeuses dues aux prières !

La France et la Royauté sont une perpétuelle suite de miracles obtenus par la prière de tous !

 

Tout cela est mu par la vertu. Tous vivent dans la vérité et donc dans la liberté. On ne sait plus combien il y avait un respect de la liberté dans la société chrétienne, mais la vraie liberté qui s’appuie sur la vérité, « la liberté des enfants de Dieu » (saint Jean)

Louis IX ou Saint-LouisSaint Louis est le meilleur exemple du Gouvernant. Il n’a qu’un but : la vérité socialisée, la paix entre tous, la défense de la chrétienté pour le salut des âmes.

Il sait qu’il a reçu son trône de par Dieu. Il sait qu’il doit rendre compte à Dieu de ce qu’il décide. Tout jeune sa sainte mère l’a formé dans ce sens ; le Testament de saint Louis à son fils Philippe III est un remarquable résumé des fonctions dont le Roi doit rendre compte à Dieu. Il est vraiment le LIEUTENANT (tenant lieu).

Il savait qu’il était depuis Clovis, le choisi de Dieu. Car en France c’est Dieu qui choisit le gouvernant, et par le miracle des écrouelles, Il donne aux Français la preuve de Son choix. À chaque génération Il permet aux Français de comprendre, par ce miracle, que ce Roi est bien Son oint, celui qu’Il nous a donné.

 

Le R. P. Ayroles, le grand historien de sainte Jehanne d’Arc, enseigne :

« Le roi de France, est dans le dessein de Dieu : locum tenens Regis cœlorum qui est REX FRANCIÆ. Si le LieuTenant a droit au respect dû à Celui dont il tient la place, il n’a de droit que pour faire observer la loi de Celui qu’il remplace, et toute sa force est là. S’il l’oublie jusqu’à ne pas reconnaître le suzerain, il devient félon. Toute la mission de la Pucelle dans sa signification la plus haute est là.

« Le sang ne donne droit à la LieuTenance que lorsqu’il est vivifié par une âme qui en reconnaît le plus essentiel devoir, la dépendance du Roi des Cieux, l’obligation de régner en Son Nom et pour Lui. Considérer le sang royal d’une manière purement matérielle, c’est ne pas connaître la signification du mot, lui enlever son sens élevé, pour le ravaler à une signification animale ; car, matériellement considéré, il n’est que cela. Voilà pourquoi, entre l’enseignement de Jehanne et la légitimité professée par l’école gallicane, il y a la distance de la terre au ciel, du Christianisme à l’idolâtrie. Le droit divin du sang matériellement considéré est une idolâtrie réprouvée par la foi et la raison ; il en est le renversement (8) ».

Charles VII, qui, comme toute la France, doutait d’être le fils de Charles VI, eut la preuve que Jehanne était envoyée de Dieu pour l’assurer de son ascendance et de son droit au trône de France. Au lendemain de son sacre, il guérit des écrouelles, et la France entière sut qu’il était le digne héritier du trône de France. Alors, les femmes de France envoyèrent leurs bijoux pour reconstituer le trésor royal, tandis que quatre mois avant, Charles n’avait pu honorer la facture de son bottier.

Par le sacre tout revenait en ordre.

 

En résumé, avant la Révolution, but du gouvernant : faciliter par les lois, les règlements, l’administration, l’éducation, la vie sociale, familiale, religieuse, etc., le salut du plus grand nombre.

 

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L’infidélité de nos rois aux demandes du Sacré-Cœur a été châtiée par la Révolution. Mais ne nous trompons pas sur ce qu’est la Révolution.

« Si, arrachant le masque à la Révolution, vous lui demandez : Qui es-tu ? elle vous dira : Je ne suis pas ce que l’on croit. Beaucoup parlent de moi, et bien peu me connaissent. Je ne suis ni le carbonarisme qui conspire dans l’ombre, ni l’émeute qui gronde dans la rue, ni le changement de la monarchie en république, ni la substitution d’une dynastie à une autre, ni le trouble momentané de l’ordre public. Je ne suis ni les hurlements des Jacobins, ni les fureurs de la Montagne, ni le combat des barricades, ni le pillage, ni l’incendie, ni la loi agraire, ni la guillotine, ni les noyades. Je ne suis ni Marat, ni Robespierre, ni Babeuf, ni Mazzini, ni Kossuth. Ces hommes sont mes fils, ils ne sont pas moi. Ces choses sont mes œuvres, elles ne sont pas moi. Ces hommes et ces choses sont des faits passagers, et moi je suis un état permanent.

« Je suis la haine de tout ordre religieux et social que l’homme n’a pas établi et dans lequel il n’est pas roi et Dieu tout ensemble ; je suis la proclamation des droits de l’homme contre les droits de Dieu ; je suis la philosophie de la révolte, la politique de la révolte, la religion de la révolte ; je suis la négation armée (Nihilum armatum) ; je suis la fondation de l’état religieux et social sur la volonté de l’homme au lieu de la volonté de Dieu ! en un mot, je suis l’anarchie ; car je suis Dieu détrôné et l’homme à sa place.

« Voilà pourquoi je m’appelle Révolution ; c’est-à-dire renversement, parce que je mets en haut ce qui, selon les lois éternelles, doit être en bas, et en bas ce qui doit être en haut ».

Mgr Gaume

 

Et ce fut le renversement de toute la société : mettre en haut ce qui est en bas et en bas ce qui est en haut. La pyramide, telle une toupie posée sur la pointe, doit depuis tourner sans cesse et dans le même sens : à gauche, a sinistra. Si un jour elle est bloquée elle s’effondrera sur elle-même.

 

Pyramide inversée de gouvernemant

 

Depuis, c’est le règne de l’erreur socialisée : Satan, l’adversaire, fait tout pour régner à la place de Notre-Seigneur. Tel est son but final. Il veut régner sur le monde entier par une République Universelle et une Religion Universelle. Il lui faut tout détruire pour reconstruire, ordo ab chao.

Certes il ne peut rien changer à la création divine : il y a toujours un gouvernant, une élite, des gouvernés. Mais à la Vérité se substitue le mensonge en tout. C’est l’inversion par rapport à saint Louis.

ʺJe mets en haut ce qui doit être en bas, et en bas ce qui doit être en hautʺ. Même cela est mensonge !

Il ne peut rien changer à la création divine : la société sera toujours composée de ses trois éléments :

 

Pyramide de gouvernemant révolutionnaire

 

Le gouvernant, visible avec le Roi, est remplacé par des supérieurs inconnus, occultes et un président potiche choisi par eux et à leurs ordres, qui n’a d’un gouvernant que les apparences.

L’élite, toujours de 1/1000 doit subir le moule maçonnique, école de haine, de mensonges et d’esclavage, qui sait tenir d’une main de fer ses membres.

Obligés de passer par l’initiation maçonnique, vrai sacramental luciférien, ils perdent toute liberté et tout sens de la vérité. Ils n’auront qu’un but, celui de leurs chefs inconnus : la damnation du plus grand nombre. Les supérieurs inconnus tiennent sous leur férule tous les corps de l’État et aucun cadre (ou presque) ne peut échapper à cette direction de la société totalement corsetée par les loges maçonniques.

Si sous saint Louis ils étaient tenus par la Grande Ordonnance de 1254 qui leur imposait d’être les serviteurs des serviteurs de Dieu, avec la déclaration des droits de l’homme, ils devinrent les profiteurs de la nation, – plus exactement ses prédateurs –, et les serviteurs des chefs de la Contre-Église.

Sous saint Louis les promotions étaient dues à la vertu, depuis 1792 les promotions sont liées à Mammon. Du Credo on est passé au crédit.

 

Et les gouvernés, que deviennent-ils ? Pauvres gouvernés !

Ils sont trompés, trahis, manipulés, abusés, dupés, illusionnés. On leur fait croire qu’ils sont devenus les gouvernants et qu’avec la démocratie, ils vont être « libres » et « heureux » ; qu’ils « décident » de leur avenir en glissant un petit bout de papier blanc dans la fente d’une urne (le mot est bien choisi : la démocratie, c’est la mort institutionnalisée des âmes), un dimanche d’élection. Illusion et contrefaçon satanique de la sainte communion.

On leur fait croire que les représentants sont choisis par eux pour gouverner à leur place. Tout est mensonge. Ces représentants sont choisis par ceux qui leur donnent l’investiture et à qui ils doivent obéir, sous peine de ne pas avoir d’investiture la fois suivante. Ils n’ont d’ailleurs aucun pouvoir. Leur fonction se limite à voter de nouvelles lois, élaborées dans les loges, et à voter le budget dont les 99% ne connaissent rien.

Même les maires sont aux ordres des décisions préfectorales.

 

Les gouvernés perdent leurs libertés réelles les unes après les autres. Un contrôle social de plus en plus délirant se met en place dans tous les domaines. Les citoyens ne sont même plus maîtres de leur vie et de leur mort (avortement, euthanasie, mariage contre nature, …) La démocratie est en réalité une démoncratie, règne du Diable incarné. Combien y a-t-il de Français en état de grâce ? Combien même y pensent ? On est loin de saint Louis qui préférait avoir la peste plutôt que de faire un péché mortel.

On les fait rêver en les faisant voter quelques rares fois dans leur vie. Ils croient ainsi avoir quelque pouvoir sur le gouvernant et même espérer en changer. N’ont-ils pas compris qu’ils ne votent que pour des candidats qu’on a choisis ? Et qui les a choisis ?

C’est là la monstruosité du système. On divise les gouvernés en parties p-a-r-t-i-e-s, et à chacune de ces parties on propose un parti p-a-r-t-i. Mais l’initiative de la création de ces partis vient toujours d’en haut.

Roosevelt disait qu’En politique si quelque chose arrive, tenez-vous pour assuré que cela a fait l’objet d’un plan, surtout quand on choisit un gouvernant.

Qui sélectionne les candidats ? Qui leur permet de percer ?

Voici deux « brèves », extraites de journaux discrets. Il faut bien comprendre que cette information est lue par les initiés, non pas comme une visite protocolaire, mais pour faire savoir à ceux qui le doivent que ces deux personnes ont été INVESTIES par les vrais dirigeants (les supérieurs inconnus), pour une mission politique précise.

Gringoire le 14 novembre 1941 :

New-York, 28 octobre. – Le New-York Journal American annonce que l’ex-général de Gaulle a assuré au Dr Wise, président du Congrès juif aux États-Unis, que tous les droits des juifs seraient rétablis en France à la fin de la Guerre.

La Vie Française du 2 au 8 mars 1987 : Le Pen à New-York.

Jean-Marie Le Pen, accompagné notamment du député Charles de Chambrun, a été reçu les 19 et 20 février derniers par le Council on foreign relations puis par la communauté juive new-yorkaise. Il les aurait rassurés sur ses orientations politiques.

 

Ainsi les dirigés n’ont qu’à choisir parmi des candidats investis par les partis. On devrait parler de ʺparticratieʺ ; mais en plus il faut comprendre que dans les partis, ceux qui décident sont les financiers. On devrait donc toujours parler de ʺploutocratieʺ.

Et tous ces financiers se retrouvent ensemble pour se partager le gâteau. On est loin de la démocratie. Ce n’est pas pour rien que l’on vote très rarement, que l’on ne va que de défaites en défaites depuis 200 ans.

Sous saint Louis, on votait régulièrement, dans les « bonnes  villes », monastères, les communautés de métier, mais avec une différence énorme : on votait pour un de ses pairs, connu et choisi pour ses vertus et qualités.

 

Le système actuel ne nous demande pas grand-chose, seulement de déposer un bulletin dans l’urne. Voter (9) n’a qu’un but : nous faire reconnaître l’autorité du système.

Avant-hier il fallait plier le genou devant Baal ; hier il fallait brûler un grain d’encens devant la statue du César païen ou de quelque divinité en bois ; aujourd’hui il faut voter pour reconnaître la « légitimité démocratique ». Acte dérisoire en apparence, fortement symbolique en réalité, rituel crypto-satanique de « communion » avec l’Ennemi, qui manifeste la reconnaissance, sinon l’adhésion, à l’autorité qui dirige la société et qui engage à son insu !

Quand refusera-t-on de se plier aux exigences de l’ennemi et prouvera-t-on en refusant de voter que l’on veut ce que Dieu veut ?

 

En résumé, depuis la Révolution : entraver par tous les moyens, surtout par la corruption intellectuelle et morale, ce salut, pour assurer la damnation du plus grand nombre.

L'enfer

 

Voilà le véritable enjeu, voilà le véritable combat.

 

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Le combat n’est pas fini. Ils veulent régner ! Oui, ils sont deux à vouloir régner : Notre-Seigneur Jésus-Christ et Son adversaire, Satan.

Et le règne de Satan est très avancé !

 

Comment empêcher ce règne de Satan ? Comment permettre le Règne de Notre-Seigneur ?

À vue humaine il n’y a aucune solution.

 

Seule une intervention divine est possible.

Elle est justifiée car notre divin Maître ayant été humilié et rejeté est jaloux de Sa gloire. Il triomphera (10). Il triomphera par Sa sainte Mère, la Très Sainte Vierge Marie. Les prophéties nous l’assurent.

 

Il faut changer le gouvernant. Ce sera le Christ Roi de France, qui règnera par Son Lieutenant, qu’Il aura choisi. Il sera grand. On l’appellera : LE GRAND MONARQUE. Il sera comme toujours appelé par le pouvoir spirituel, c’est-à-dire par celui qu’on nomme LE GRAND PAPE.

 

Mais il faudra aussi changer la pyramide de commandement, 1/000 doit donc se convertir. Un miracle comme celui de Tolbiac ou d’Orléans prouvera l’intervention divine. Il faut donc que d’abord Ses ennemis disparaissent : ils s’entretueront et dans cette phase nous n’avons pas à intervenir (11). Mais il faut simultanément la conversion complète d’un petit nombre (12).

 

 

Il veut régner sur la France et par la France sur le monde (13). Il règnera malgré tous Ses ennemis.

À chacun de s’y préparer. À chacun d’y répondre en son âme et conscience ! Notre salut éternel et celui de la chrétienté en dépendent.

 

 

Que Sa sainte volonté soit faite !

 

 

 

 


Notes

[1] Léon XIII, De unitate Ecclesiæ – De l’unité de l’Église, Satis cognitum, 29 juin 1896 : « Celui qui, même sur un seul point, refuse son assentiment aux vérités divinement révélées, très réellement abdique tout à fait la foi, puisqu’il refuse de se soumettre à Dieu en tant qu’il est la souveraine vérité et le motif propre de foi ».

[2] Si l’on parle de charité, on devrait rappeler auparavant, que cinq conditions s’imposent pour que la charité soit vraie :

– 1. Être en état de grâce.

– 2. Qu’elle soit mue par des motifs surnaturels.

– 3. Qu’elle soit efficace :

– a. en tant qu’elle se rapporte à Dieu, elle doit porter à accomplir Sa divine volonté ;

– b. en tant qu’elle se rapporte aux hommes, elle doit nous porter à chercher le bien du prochain.

– 4. Qu’elle soit ordonnée :

– a. aimer Dieu par-dessus tout, et pas n’importe comment : Si quelqu’un M’aime, il garde d’abord Mes commandements ;

– b. faire passer l’amour pour la patrie après l’amour pour l’Église ;

– c. ne pas chercher le bien du prochain au détriment de notre propre bien spirituel ;

– d. chercher d’abord le bien spirituel de l’âme de notre prochain et, après, le bien matériel de son corps.

– 5. Qu’elle se déploie dans la Justice et la Vérité.

Catéchisme catholique par le cardinal Gasparri, Chabeuil 1959, p. 759 et sv.

[3] Il y a toujours une exception pour confirmer la règle : l’Espagne qui, tombée sous le joug musulman, s’en libéra, grâce à la promesse faite par la Très Sainte Vierge Marie à l’apôtre saint Jacques le Majeur. Malgré ses efforts il était le seul apôtre à ne convertir personne ; la Très Sainte Vierge Marie lui apparaissant lui promit que ses efforts seraient récompensés, lui assurant que jamais la Foi ne disparaitrait en Espagne.

[4] Nos pères n’offraient un ex-voto qu’après avoir, ou été protégés, ou été guéris, ou été exaucés. Remarquons que l’on ne trouve des ex-voto que dans les églises catholiques. Vous n’en trouvez jamais ni dans un temple, ni dans une synagogue, ni dans une mosquée.

[5] Cardinal Pie : « Certes, cette société eut ses vices, et les hommes encore à demi barbares qui la composaient ne purent être tous transformés jusqu’à dépouiller leur première nature. Mais ce qu’on peut affirmer, c’est que tout ce qu’il y eut de nobles sentiments et de grandes actions à cette époque, et il y en eut beaucoup, fut le fruit des doctrines et des institutions, c’est que si le cœur humain resta faible par ses penchants, la société fut forte par sa constitution et ses croyances ; en un mot, c’est que le vice ne découla pas de la loi et que la vertu ne fut pas l’inconséquence et l’exception« . (I, 66-67)

Et encore : « Beaucoup de crimes, assurément, ont été commis alors comme aujourd’hui. L’humanité, depuis les jours de Caïn et Abel, a été et sera toujours divisée en deux camps. Parfois même les passions ont été plus violentes, plus énergiques en face des vertus plus fortes et de la sainteté plus éclatante. Mais personne de sensé ne le niera : tout ce qui subsiste aujourd’hui encore de vraie civilisation, de vraie liberté, de vraie égalité et fraternité a été le produit du christianisme européen ; l’affaiblissement du droit chrétien de l’Europe a été le signal de la décadence et de l’instabilité des pouvoirs humains ; enfin ce que l’œuvre d’ailleurs si négative et si désastreuse des révolutions modernes pourra laisser de bon et de salutaire après elle, aura été la réaction contre des excès et des abus que réprouvait le régime chrétien ».

Le passé, malgré ses vices et ses misères, reste donc la belle époque pour l’Europe. Jésus-Christ était alors reconnu et proclamé Roi des peuples et des nations. Et le présent ?

« Le présent, c’est Jésus-Christ chassé de la société, c’est la sécularisation absolue des lois, de l’éducation, du régime administratif, des relations internationales et de toute l’économie sociale. (V, 172)

Étudiant la politique contemporaine, Mgr Pie constate qu’elle n’est qu’une vaste conspiration contre le droit chrétien. « Vers quel but, écrivait-il le 27 décembre 1862 au comte de Persigny, ministre de l’Intérieur, vers quel but le monde nouveau fait-il hautement profession de tendre, sinon vers une complète sécularisation, ce qui veut dire, dans le langage actuel, vers la rupture absolue entre la société « laïque » et le principe chrétien ? L’indépendance des institutions humaines par rapport à la doctrine révélée est préconisée comme la grande conquête et le fait culminant de l’ère moderne. Et comme notre siècle est hardi à tirer les conséquences, voici que l’alliance du pouvoir civil et de l’orthodoxie est spéculativement et pratiquement attaquée dans son dernier représentant et dans sa suprême personnification qui est le roi Pontife. La démolition radicale et raisonnée de ce qui reste de la chrétienté européenne : voilà le fait et la théorie qui se dressent en face de nous ».

[6] Là encore une exception pour confirmer la règle : Louis XVI. Initié maçon avant son sacre, les effets du sacre ne se firent pas sentir. Certes il garda la Foi, il guérit des écrouelles, mais fit preuve de manque de discernement et de courage.

[7] Cette division trinitaire se retrouve partout. L’Église a un gouvernant, le Vicaire de N-S J-C ; une pyramide de commandement : les évêques ; des gouvernés : les fidèles. L’entreprise a un gouvernant : le patron ; une pyramide de commandement : les cadres ; des gouvernés : les employés. Même la famille a un gouvernant : le père ; une collaboratrice, l’épouse ; des gouvernés : les enfants.

[8] Ayroles, La Vraie Jehanne d’Arc, tome IV, pages 216-234 : les plus belles pages du R. P. Ayroles, S.J.. Déposition de Jean Paquerel, confesseur de Jehanne, professeur de philosophie et de théologie à Tours, commentaires d’Ayroles.

[9] Pour bien, comprendre la gravité du vote dans le système démocratique, lire du R. P. Maignen, La souveraineté du peuple est une hérésie :

[10] Triompher = remporter une victoire éclatante sur tous ses ennemis.

[11] Voir, Jean Vaquié, La bataille préliminaire :

[12] Lire de l’abbé Augustin Lémann, Le dénouement de la persécution. Tout est expliqué :

[13] Comme l’enseignent saint Pie X, le cardinal Pie et Mgr Delassus.